Syndicat CGT des hospitaliers d'Hirson

Dossier retraite : De BALLADUR à FILLON, des réformes qui n'ont RIEN REGLE

28/2/2010

Depuis la réforme Balladur de 1993 touchant le régime général, les réformes se sont succédé et ont affecté tous les régimes de retraite. Elles ont entraîné des effets très néfastes sur les pensions des retraités, mais également pour les salariés qui constituent leurs droits pendant l'activité.

Ils avaient dit : « Pas question de toucher au montant des pensions »

En dépit des déclarations du gouvernement, toutes les dispositions des réformes passées conduisent à une baisse généralisée des retraites dans tous les régimes. Ainsi les modifications du mode de calcul du salaire de référence utilisé pour la pension dans le régime général (passage des 10 aux 25 meilleures années, valorisation des salaires portés au compté sur la base de l'évolution des prix et non plus du salaire moyen) entraînent, pour un salarié ayant cotisé toute sa carrière au plafond de la Sécurité sociale, une baisse d'environ 20% du montant de la pension.

De même, dans les régimes complémentaires (Arrco et Agirc), la déconnexion de l'évolution du prix d'achat du point, indexé sur l'évolution du salaire moyen, de celle de la valeur du point, qui évolue comme les prix, entraîne une baisse continue du rendement.

Concourt également à la baisse l'allongement de la durée de cotisation exigée pour un taux plein qui, dans le regime général comme dans la fonction publique - et avec un décalage dans les régimes spéciaux - atteindra 41 ans (164 trimestres) en 2012. Ainsi, pour un même âge de liquidation, les salariés seront de plus en plus nombreux à subir une amputation de leur pension (calcul au prorata des années dans leur régime et abattement).

Enfin, dernier facteur de baisse, toutes les pensions sont désormais indexées sur les prix et non plus sur l'évolution du salaire moyen. Par exemple, un retraité qui perçoit, à son début de départ en retraite, un revenu (Cnav + Arrco + Agirc) représentant 70% de son dernier salaire verra sa pension, vingt ans après, représenter environ 44% de ce même salaire...

La remise en cause de la retraite à 60 ans

Le droit à la retraite à 60 ans est déjà mis en cause pour un nombre grandissant de salariés du fait de l'allongement de la durée de cotisation exigée. Le salarié n'a souvent le choix qu'entre une pension réduite ou la poursuite de son activité si, toutefois, il a encore en emploi au moment de ses 60 ans. Ce qui n'est plus le cas pour deux salariés sur trois.

Devant cette réalité, le gouvernement présente le cumul emploi-retraite comme une liberté...

La cible: le système par répartition

Le système de retraite par répartition repose sur la solidarité entre générations: les salariés- d'aujourd'hui paient des cotisations pour financer les pensions des retraités d'aujourd'hui. Pour que le système fonctionne, il faut non seulement que les cotisations permettent de faire face au financement des pensions des retraités plus nombreux mais que les actifs soient aussi assurés de bénéficier d'une retraite convenable.

Réduisant les droits à retraite comme peau de chagrin, ces reformes rendent l'avenir plus incertain notamment pour les plus jeunes. En effet, celles-ci ne produisant leurs effets que progressivement, les jeunes pourraient les subir de plein fouet.

Inquiets, nombre de salariés sont tentés par l'épargne retraite, en fait : la capitalisation. Mais ne pouvant cotiser indéfiniment pour les deux systèmes (par répartition et capitalisation) les actifs pourraient finir par s'écarter de la répartition, entraînant de graves difficultés pour les régimes. Il en résulterait une situation dégradée pour les retraités, donc l'obligation pour les enfants d'assister leurs parents, tandis que les actifs seraient confrontés à de grandes inconnues pour leur propre retraite.

Bilan des réformes : des déficits de plus en plus importants

C'est au nom des difficultés financières et avec l'objectif affiché de rétablir l'équilibre des régimes de retraite qu'ont été conduites les réformes. Or, que constate-t-on aujourd'hui ? Les difficultés ont surgi plus tôt que prévu, les déficits s'accroissent et les perspectives d'équilibre s'éloignent. La crise avec son cortège de destructions d'emplois et l'augmentation du chômage venant encore aggraver la situation. La preuve est ainsi faite que la restriction des droits et le durcissement des conditions d'accès à la retraite ne constituent en rien une solution. C'est pourtant dans cette voie que le gouvernement entend persister.

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     D o s s i e r   r e t r a i t e    
Partie 1 La CGT ouvre le débat.
Partie 3 La CGT propose des solutions durables.
Partie 4 La vérité sur les retraites en Europe.
Partie 5 4 idées fausses sur le retraite.


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