Syndicat CGT des hospitaliers d'Hirson

Harcèlement moral : le directeur de la CHT sous le scalpel des juges.

13/4/2012


Sept heures d'audience, un mois et demi de délibéré, trois mois de prison requis : le premier dossier de harcèlement moral retenu contre le directeur de l'hôpital d'Hirson en annonce pourtant d'autres.

Le directeur des hôpitaux d'Hirson et de Fourmies, Philippe Deboosère a deux qualités : une qu'on lui attribue, il a le cuir épais. Et cette autre : il connaît bien la réglementation en matière de droit du travail. Cette seconde qualité c'est lui qui l'atteste et la revendique.

Les mêmes symptômes

Les juges du tribunal correctionnel d'Avesnes-sur-Helpe ont eu un mois et demi pour vérifier ce dernier élément car ce n'est pas anecdotique, le citoyen Deboosère, un fonctionnaire a priori haut de gamme, est poursuivi pour harcèlement moral.

Le dossier d'Avesnes dans lequel le procureur Bernard Beffy, mercredi, a requis la bagatelle de 5 000 euros d'amendes et 3 mois de prison avec sursis n'est que l'un des versants du combat engagé depuis 2010 par des employés (dont une directrice adjointe), des syndicats - l'Unsa et la CGT principalement - ou des médecins* contre un directeur aux options stratégiques et aux méthodes de management obscures.

Le parquet d'Avesnes en a la conviction « les conditions de travail ne sont pas ce qu'elles devraient être au centre hospitalier de Fourmies ». Celui de Laon, un jour prochain, sera peut-être amené à pareille conclusion si, après la procédure nordiste et le dossier de Wali Mohebi, il en vient à examiner ceux des plaignants du CH d'Hirson, établissement dont Philippe Debossère a pris les rênes au printemps 2010. Car dans ce coin de Thiérache où la guerre des ego et les ententes de circonstance sont une spécialité, la gouvernance Deboosère, comme à Fourmies, pose problème. Jusqu'au personnel politique. Alain Berteaux (le maire de Fourmies) et Jean-Jacques Thomas
(le maire d'Hirson), sur ce point, même combat.
 

Une plaie financière

La communauté hospitalière de Thiérache peine dans ce contexte à défendre sa spécificité. Et ce n'est pas la langue de bois de l'Agence régionale de santé qui aidera les parties. L'ARS, parfaitement informée des tensions ou des manœuvres subies par des personnels des hôpitaux de la Communauté hospitalière de Thiérache ne déclarait-elle pas le 22 octobre dernier, « Il nous faut des preuves. Des éléments tangibles avant de lancer des investigations » ?

Le harcèlement ? Si l'on en juge par la défense déployée par la partie civile à Avesnes, Me Emmanuel Riglaire et par les réquisitions du procureur, c'est en cours. Le reste, soulevé une nouvelle fois il y a quelques jours par la CGT d'Hirson, mérite un arbitrage, là aussi. On a appris qu'Hirson accusait un déficit de 750 000 euros pour 2010/2011. L'établissement rétribuait dans le même temps des personnels de Fourmies, mis à disposition en Thiérache, à hauteur de 431 500 euros…

Les dossiers, on ose l'euphémisme, « progressent » donc, mais péniblement. Celui évoqué mercredi et mis en délibéré au 30 mai a pris corps en 2009. L'année dernière, la directrice adjointe « placardisée », Sylvie Cohidon, a été auditionnée par des enquêteurs. Le ministère a eu vent de ces démarches. Le calendrier réservant sans doute quelques surprises, le très bientôt retraité Philippe Deboosère, risque en mai de ne plus pouvoir faire ce qu'il lui plaît.

 
* Pour rappel : les présidents de CME et les chefs de services avaient également protesté en septembre 2011 en refusant de siéger aux réunions des commissions médicales d'établissement.

Extrait de L'UNION
 

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