Syndicat CGT des hospitaliers d'Hirson
Rapport d'introduction Commission Exécutive du 16 sept 2010.

Ce jeudi 02 septembre, douze millions d’élèves, de la maternelle au lycée, ont fait leur rentrée scolaire, une rentrée marquée par la venue de nouvelles réformes comme la réforme du lycée entrant en vigueur en seconde mise en place dans 124 collèges et lycées expérimentant un rythme avec « cours le matin et sport l’après midi ».

Petit rappel sur la situation actuelle

71 % des élèves en France sont régulièrement « sujets à de l’irritabilité ».
63 % souffrent de nervosité.
Un sur quatre a mal au ventre ou à la tête une fois par semaine.
40 % se plaignent d’insomnies fréquentes.
Pourquoi la France est-elle le seul pays au monde à décourager ses enfants au nom de ce qu’ils ne sont pas, plutôt qu’à les encourager en vertu de ce qu’ils sont ?

 

L’école incarne les valeurs les plus chères à la société, n’importe quel enfant, issu de n’importe quel milieu, peut en théorie intégrer les plus hautes sphères de la société en excellant à l’école. Pourtant les enfants dont les parents sont indépendants, cadres, enseignants…. ont deux fois plus de chance d’accéder à l’enseignement supérieur que les enfants d’ouvriers…

L’éducation en France est considérée comme le moteur de l’ascenseur social, le cœur de la nation tout comme le pensaientt Jules Ferry, Jean Jacques Rousseau et bien d’autres.

Alors pourquoi nos écoles se sont –elles si éloignées de ces idéaux ? Pourquoi n’atteignons-nous pas le même niveau de résultats qu’une grande partie de l’Europe ?

4 écoliers sur 10 sortent du CM2 avec de graves lacunes en écriture, lecture et calcul.
130 000 jeunes quittent l’école chaque année sans diplôme ni qualification
En effet, la France passe à côté d'un élément clef pour comprendre ce qui pêche dans son système scolaire. Un élément qui saute aux yeux : la dictature de la salle de classe. Cette culture peut être résumée en trois mots : « t'es nul ».. Autrefois, on l'entendait beaucoup dans d'autres pays européens, mais en Angleterre, en Allemagne et surtout dans les pays nordiques, la vieille approche basée sur l'humiliation a depuis longtemps été remplacée par une vision plus positive et généreuse qui cherche à encourager plutôt qu'à rabaisser..

L’éducation a sacralisé les évaluations mettant les élèves sous pression.
Une culture de l’excellence mais qui enfonce les plus faibles plutôt que de les aider à se relever. On met 0 à une copie mais jamais 20/20 à une excellente.
Pourquoi la France persiste-t-elle dans cette culture de la négativité ? Les Français eux-mêmes ne réaliseraient-ils donc pas à quel point leurs méthodes d'enseignement peuvent être contre-productives et en décalage avec le reste du monde ?
Une enquête a été faite sur nos écoliers français et plusieurs points en sont ressortis

  • ILS SONT LES CHAMPIONS DE STRESS

    ils manquent de confiance en eux, ils préfèrent ne pas répondre plutôt que de faire une erreur. Eh oui !, le hors sujet est un péché capital ! Un acte de grande nullité, donc sanctionné.
    On s’efface, on obéit aveuglement au détriment de notre curiosité intellectuelle.
    Mais cet état entraine une agressivité des élèves qui doit être désamorcée par les professeurs, ils doivent lui permettre de tâtonner, d’expérimenter, d’accepter ses doutes et ses erreurs, c’est la relation MAITRE/ELEVE et non la relation DOMINATION/SOUMISSION.

    Si l’on veut former un citoyen et c’est bien le but de l’école : c’est le rendre capable de dire « oui » à un moment et « non » à un autre. Un enfant a besoin pour grandir sereinement d’un adulte faillible qui accepte lui aussi de se tromper et non d’un adulte qui ressente le besoin que l’autre se soumette.
  • METHODES RETROGRADES


    L’augmentation massive du nombre des élèves nécessite un changement dans les mentalités et les méthodes d’enseignement, l’école n’est plus réservée à une élite, d’où l’importance de nouvelles techniques dans la perspective de former une plus large proportion de jeunes à un niveau d’études élevé. La France n’a pas du faire sa révolution, nous avons gardé les mêmes méthodes, et les quelques enseignants qui s’y opposent ont une marge de manœuvre très limitée étant donné que les tests et les notes ont une place bien trop importante. Les enfants sont classés et rivalisent les uns avec les autres
  • TROP DE REDOUBLEMENT

    57% des élèves redoublent au cours de leur scolarité
  • LES RAVAGES DE LA NOTATION

    La plaie du système français, nuisible sur le moral, la confiance en soi et les performances. Nous avons les BONS, LES MOYENS, et LES FAIBLES. Dans cette optique l’élève est encore une fois évalué par rapport à ses camarades alors qu’il devrait être évalué par rapport à lui-même
  • DES PROFS DERESPONSABILISES

    Ceux-ci sont traités comme des ouvriers d’usine, ils doivent appliquer le programme tel qu’on leur a ordonné de le faire, un nombre d’heures exactes pour chaque matière et même un ordre précis dans lequel les connaissances doivent être acquises.

TRISTE BILAN mais il serait temps pour notre président de commander un nouveau rapport sur la manière d’introduire un peu de bonheur dans nos écoles françaises.

Véronique FARAÜS
Membre de la Commission Exécutive locale
Centre Hospitalier Brisset | 02500 HIRSON

 



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