Syndicat CGT des hospitaliers d'Hirson Syndicat CGT des hospitaliers d'Hirson
Est-ce que tout va si mal à l'hôpital d'Hirson ? Oui, selon la direction, le personnel, les délégués. Le constat est le même pour tous en réalité. Mais tous ne sont pas d'accord sur les origines d'un tel état de fait. A la tête de l'établissement, Martin Trelcat, directeur par intérim, affirmait début avril que le déficit ne permettait pas d'embaucher qui que ce soit. En cause, selon lui, le déficit du centre hospitalier.
Yves Cren lors de la manifestation du mois de février, pour la défense du laboratoire.
Aujourd'hui, il est remercié.
Dans le bureau de la CGT, syndicat majoritaire des hospitaliers, Stéphane Delloue faisait alors le raisonnement inverse : pour améliorer la qualité de l'offre de soins, la création de postes est une nécessité. Depuis, la grève aux urgences contre le manque de moyens humains, court toujours. Et elle n'est pas prête de se terminer. Elle pourrait peut-être même se propager à l'ensemble des services de l'hôpital. Comme en février dernier, devant l'entrée du centre, où la manifestation pour la défense du laboratoire hirsonnais avait eu le mérite de rassembler cadres et salariés, cégétistes et non syndiqués, ainsi qu'élus de tous bords. L'inquiétude demeure donc au sujet d'une éventuelle privatisation du laboratoire. Pourtant, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a promis il y a quelques jours, via un communiqué, qu'on ne toucherait pas à un cheveu du laboratoire. À l'inverse cependant, on a touché au poste d'Yves Cren, tête de ce même laboratoire, au service de l'hôpital d'Hirson depuis les années 80 et porteur du projet de la communauté hospitalière de Thiérache (CHT). C'était le 14 juin dernier. L'homme ne fait alors déjà plus partie des effectifs de cet établissement. L'autorisation de continuer son activité au-delà, de ses 65 ans, lui avait été donnée par le Centre national de gestion des praticiens hospitaliers. Celle-ci devait être renouvelée en juin, sur avis favorable du directeur. Un directeur qui n'a pas donné son quitus, au motif de la « mutualisation des moyens de l'hôpital », selon Yves Cren. « Ce n'est un secret pour personne : la mutualisation vise en fait à privatiser à terme le laboratoire. » Un laboratoire aujourd'hui « dirigé » par intérim par la tête du laboratoire de l'hôpital de Fourmies, Philippe Gontier, également biologiste de ville, dans le privé, et dans la même commune… Au même moment, à quelques jours près, Sylvie Cohidon, également mère du projet CHT, quittait son poste de directrice adjointe à l'hôpital d'Hirson. Et non pas de gaieté de cœur : « On m'a remerciée le 19 juin pour les mêmes raisons : la mutualisation des moyens. » Décision pour le moins étrange à l'aune de ces éléments : hier, était nommée une nouvelle directrice, Martine Tatinclaux, ex-cadre de santé à Hirson. Elle occupe aujourd'hui le même poste pour lequel Sylvie Cohidon a été remerciée…
