La présentation de la Communauté Hospitalière de Territoire qui nous a été faite n’est pas sans nous interpeller !
A priori, expérimentée dans un premier temps, je parle d’à priori puisqu’à aucun moment les instances de notre établissement n’ont été associées, nous découvrons à présent l’objet de cette coopération.
Pierre angulaire de la Loi H.P.S.T., la C.H.T. n’a pas été mis en place par hasard dans cette réforme.
L’objectif consiste à regrouper en une seule entité les établissements Sanitaires et Médico Sociaux publics d'un territoire de santé.
En réduisant le nombre de territoires en France, en moyenne 1 territoire par département, on réduit dans le même temps les lieux de décision puisqu'actuellement il y a 1500 hôpitaux ou hôpitaux locaux et 1000 E.H.P.A.D. publics.
En concentrant tous les pouvoirs, l’établissement « siège », le C.H. de Fourmies, définit le projet commun, la stratégie commune, détermine la politique d'investissement de la C.H.T. et mutualise les compétences (mise en commun des ressources humaines), les établissements « filiales » (C.H. Brisset d'Hirson et C.H. de Le Nouvion) conservant une autonomie juridique extrêmement limitée.
Il s'agit de l'outil idéal pour accélérer les restructurations et les fermetures de sites.
Réduire l’offre de soins, mutualiser les moyens, optimiser les dépenses, tout cela on connaît déjà ; maintenant on passe à une autre étape, tout ce que l’on a dû réaliser dans nos propres établissements nous allons devoir le faire à l’échelle du territoire.
La constitution de cette C.H.T. entre le C.H. de Fourmies, celui d'Hirson puis celui de Le Nouvion répond elle aux besoins de la population ?
La population du bassin de la Thiérache qui a dû faire face, et non sans mal, il y a peu de temps à ce regroupement sur le site de Fourmies a t-elle été associée à ce projet ?
Les professionnels ont-ils conscience que les lieux de décision vont être transférés à Fourmies voire à Amiens et/ou Lille (A.R.S.) et que de ce fait ils ne seront plus maître de leur établissement.
Non ce ne sera pas à travers cette C.H.T. que l’hôpital Brisset d'Hirson pourra maintenir une activité à la hauteur des besoins attendus.
Alors que l’on présente ces nouvelles coopérations comme un renforcement du service public pour concurrencer le secteur privé lucratif, la réalité est toute autre. On affaiblit nos établissements en les lançant dans une course effrénée pour tenter de gagner des parts de marché.
Nous sommes entrain d’assister à une fusion déguisée des Centres Hospitaliers d'Hirson et de Le Nouvion.
En étranglant financièrement les établissements, en provoquant des pénuries de professionnels, le gouvernement voudrait nous faire croire qu’en créant des regroupements nous serons mieux armés. Quelle supercherie, quel leurre !...
La mise en place de cette C.H.T. n’a pour seul objectif que de privatiser les hôpitaux publics voire les supprimer et de gérer la pénurie.
Aujourd’hui Hirson et Le Nouvion, demain Vervins...
Pour y parvenir le Gouvernement ne recule devant rien puisque pour inciter les établissements à coopérer par convention, il met en place des mesures incitatives financières, c’est la carotte, c’est une façon d’obtenir des moyens financiers supplémentaires pour les établissements déjà déficitaires.
Par contre les Directeurs d’A.R.S. ont tous les pouvoirs pour imposer les formes de coopérations à leur guise voire sanctionner financièrement les mauvais élèves en réduisant les MIGAC.
La CGT n’appelle pas au statut quo. Bien au contraire.
Oui des coopérations sont nécessaires, oui de nouvelles structures peuvent se mettre en place à condition qu’elles correspondent aux besoins de santé de la population et qu’elles ne soient pas imposées à marche forcée par les A.R.S. Picardie et Nord Pas-de-Calais dans le but de démanteler tout le réseau hospitalier en place.
L’hôpital public doit être le pilier de notre système de santé.
L’hôpital public doit garantir l’accès de tous à la médecine moderne.
La proximité, c’est la qualité. C’est toujours mieux de se faire soigner à côté de chez soi.
C’est pourquoi, l’hôpital doit travailler en lien étroit avec la médecine de ville.
C’est d’autant plus primordial pour lutter contre les déserts médicaux.
Les médecins ne viendront s’installer dans nos campagnes que s’ils peuvent s’appuyer sur un hôpital proche.
L’hôpital de proximité est un outil fondamental à condition de le développer.
La CGT s’est rarement trompée dans ses analyses antérieures, sur la mise en place des différentes réformes hospitalières. La T2A en a été un triste exemple.
Oui nos hôpitaux doivent continuer à coopérer mais pas par le biais de cette C.H.T.