Reconnaissance de la pénibilité des métiers féminins
Beaucoup d’études ont porté sur les pénibilités physiques du travail ouvrier, ainsi les femmes semblaient moins exposées aux risques professionnels que les hommes. Par exemple, le travail des soignant-es apparaissait sans risque pour les femmes ; ainsi, devoir souvent soulever des patients n’était pas perçu comme une pénibilité par les professionnelles elles-mêmes. Il a fallu un mouvement social de grande ampleur (les grèves de 1988) pour que les infirmières mettent en avant leurs conditions de travail.
Les métiers “féminins” sont autant marqués par la pénibilité physique ou mentale que celles des hommes. De plus, ils exposent davantage aux risques musculo-squelettiques et psychosociaux :
travail très répétitif, travail permanent sur écran, travail morcelé (abandonner une tâche pour une autre plus urgente) postures contraignantes, port de charges lourdes (manutention des patients), manque d’autonomie dans le travail, contact avec le public (danger d’exposition à la violence, aux agressions verbales et physiques, aux infections), exposition à certains produits chimiques nocifs (nettoyage, photocopie, médicaments, radiothérapie), horaires entrant en conflit avec les obligations familiales, travail de nuit, charge mentale et émotionnelle (souffrance et mort)…
Les conditions d’emplois des femmes sont souvent des facteurs aggravant des conditions de travail, comme par exemple dans les maisons de retraites : postes peu qualifiés, emplois précaires (CDD, CDI instable, temps partiel subi, intérim).
Une pénibilité bafouée qui pourtant augmente
Tous les indicateurs démontrent que la pénibilité au travail ne cesse d’augmenter dans notre champ fédéral. La recherche permanente de rentabilité, avec des restrictions, s’effectue en sacrifiant le capital santé de chaque salarié-e.
Au même moment, la ministre de la Santé, par un chantage scandaleux au nom de la reconnaissance justifiée de la qualification Bac + 3, remet en cause la reconnaissance de la pénibilité pour les infirmières, les kinésithérapeutes, les manipulateurs radio et les assistantes sociales du secteur public. Par conséquent, ces paramédicaux perdront le bénéfice du départ en retraite anticipée à 55 ans. Pourtant, ce n’est que justice sociale de maintenir la reconnaissance de la pénibilité, et de l’élargir aux salariés de la santé privée, ainsi qu’à tous les salariés qui travaillent dans les mêmes conditions et dont l’espérance de vie moyenne est amputée de plusieurs années.