Cet événement souligne une dégradation du « vivre ensemble » chez France Télécom, qui, depuis sa privatisation, pratique une réorganisation d'une grande brutalité.
Après ce nouveau suicide, le ministre du travail avait demandé au PDG de France Télécom d'accélérer les négociations sur la prévention des risques psycho-sociaux au sein de l'entreprise ; Didier LOMBART a indiqué qu'il n'était possible comme le demandent les syndicats, de mettre un terme aux restructurations de l'entreprise de 102 000 salariés.
Les solutions des chefs d'entreprises sont inquiétantes : créations de cellules psychologiques, de numéros verts ou l'organisation de gestion individuelle du stress...
Ce ne sont pas de réelles solutions parce que les suicides relèvent de fragilités individuelles même si l'entreprise reconnaît l'existence de contraintes.
Ces suicides sont de plus en plus souvent en lien avec les transformations de l'organisation au travail pour des êtres humains idéaux qui n'existent pas (une seule personne réalise le travail de trois agents).
La surcharge de travail a des répercussions sur la vie familiale, cela vient dégrader la vie personnelle.
Il y a un juste milieu : ne pas confondre niveau de travail et niveau de vie de famille. Le travail ne doit pas entraîner de problèmes dans la vie de famille.
Ce qui joue c'est l'absence de remise en question sur l'organisation au travail qui produit 300 à 400 suicides par an.
Il y a 30 ou 40 ans, le harcèlement; les injustices existaient mais il n'y avait pas de suicides au travail.
Leur apparition est liée à la destruction des solidarités entre les salariés. Il faut se réinterroger sur ce qu'est le travail collectif, la coopération.
Suite à cette série de suicides, les syndicats demandent l'arrêt des fermetures de sites, de suppression de postes et des mutations géographiques ou professionnelles forcées.
Les négociations des syndicats portent sur 5 points :
- l'organisation au travail
- les conditions de travail
- la mobilité
- la séparation entre vie professionnelle et vie privée
- les instances représentatives du personnel.
Dominique THEATRE